Amateurs de belote et de jeux de cartes depuis longtemps, les Français sont de vrais joueurs dans l’âme. Ils sont aussi les plus friands de jeux de société la France détenant le titre de premier marché des jeux de société dans toute l’Europe. L’arrivée du confinement n’y a rien changé, au contraire, le marché des jeux de société est en meilleure forme que jamais.
Le boom des jeux de société en 1990
Les Français aiment jouer. Jeux de hasard, PMU, casino, jeux en ligne… ils ne s’en privent pas. Si les jeux d’argent les attirent et les séduisent, ils affectionnent également les jeux de société. L’engouement est relativement récent. Dans les années 70 et 80, les Français ont moins joué aux jeux de société que dans les décennies suivantes. C’est, en réalité, à l’approche des années 1990 que le marché du jeu de société en France a connu une véritable effervescence.
Famille et amis se sont mis à se regrouper autour d’un plateau de jeu de société, pour partager une émotion, passer un moment, animer un dimanche pluvieux. Il s’agissait bien sûr aussi de nourrir les relations sociales. On retrouvait encore les jeux de société dans les colonies de vacances comme dans les centres aérés et les vacances au camping. Les moments de loisir étaient souvent plus partagés qu’individuels et on pouvait tisser des liens autour d’un jeu de table, mais pourquoi pas aussi, en jouant au tiercé, aux dés ou en faisant un baby foot dans ces endroits imminemment sociaux qu’étaient les bars.
Dans ces années d’avant l’individualisation excessive des loisirs, le jeu de société a occupé une place importante dans les ménages français et au moins pour certaines familles ou fratries. Il agissait comme une façon d’échanger et de se divertir dans un monde où la télévision n’était pas en permanence allumée au milieu du salon. Parmi les jeux déjà les plus vendus et les plus joués par les Français, on retrouve Monopoly classique le Cluedo de Hasbro, Unocarte et Scrabble classique de Mattel.
Un marché propulsé par le Covid-19
L’année 2020 et la pandémie du Coronavirus ont été de véritables coups durs pour l’économie mondiale. En dehors du secteur alimentaire, rares sont les marchés à avoir été épargné par le Covid-19. Et pourtant, le marché des jeux de société a pu tirer l’épingle du jeu et s’en est même sorti avec une moyenne très honorable qui pèse près de 600 millions d’euros.
À défaut de trouver meilleure occupation, les familles se sont réunies autour des plateaux de jeux ce qui a eu un effet accélérateur sur le marché du jeu de société. Cela a notamment profité au géant américain Hasbro qui a vu ses ventes grimper en flèche, notamment avec Monopoly, Cluedo et La Bonne Paye, titres indémodables qui figurent encore dans le top 10 des meilleures ventes de jouets en France.
La tendance d’achat des Français s’est donc plutôt réfugiée vers les classiques, comme le confirment les chiffres de NPD de l’année 2020. Aucune nouveauté n’a émergé dans le top 10 des jeux les plus générateurs de chiffres d’affaires. On ne change pas une recette gagnante. La raison en est que les familles veulent se créer des souvenirs, les mêmes qu’ils ont eus à l’époque des Monopoly et Cuedo. Et puis, les règles des classiques, tout le monde les connaît déjà. Rien de compliqué, pas de longue étude de nouvelle règles et tous les discussions possibles autour de leur compréhension. Sitôt le plateau installé, la partie peut s’engager.